Les chercheurs ont évalué pour la première fois les taux d’extinction du Règne animal à un niveau supérieur aux espèces , en étudiant 73 genres distincts qui ont disparu ces dernières années. Publiée lundi dans la revue PNAS, cette étude témoigne de la possibilité d’une sixième extinction massive due à la perte rapide de branches entières de l’arbre de la vie.
L’extinction des genres régénère le débat sur la biodiversité en crise
Selon Gerardo Ceballos, professeur à l’Université nationale autonome du Mexique et co-auteur de l’étude, la biodiversité est tout aussi grave que le changement climatique mais elle n’est pas toujours bien perçue par le public.
Un phénomène alarmant sur les 500 dernières années
S’appuyant sur les travaux récents menés dans divers domaines scientifiques, les auteurs se sont intéressés à l’extinction des genres, une approche innovante comparée aux précédentes recherches menées sur l’extinction des espèces elles-mêmes. Le biologiste Robert Cowie, de l’Université d’Hawaï, n’a pas participé directement à cette étude, mais a souligné qu’elle constitue « la première tentative d’évaluation des taux d’extinction à un niveau supérieur à celui des espèces ».
Sur les 5 400 genres examinés, les chercheurs ont pu identifier 73 genres qui ont disparu au cours des 500 dernières années, principalement au cours des deux siècles passés.
Des taux d’extinction supérieurs aux estimations
Pour mettre ces extinctions en perspective et comprendre si leur nombre est significativement élevé, les résultats de l’étude ont été comparés aux taux d’extinction estimés sur la base des données fossiles à travers des périodes étendues. Selon Gerardo Ceballos, le bilan aurait dû être bien différent avec seulement « deux genres qui auraient dû disparaître ». Mais ces recherches ont montré que 73 genres sont désormais éteints .
D’autres études publiées précédemment suggèrent que cette extinction massive pourrait être la première pour le règne animal depuis près de 65 millions d’années. En effet, les extinctions actuelles sont cinq à six fois plus importantes que le taux naturel d’extinction sans intervention humaine. Il aurait fallu 18 000 ans pour observer cette perte conséquente de genres à un rythme naturel d’extinction, alors que cela n’a pris que 500 ans en réalité.
Causes et conséquences de la disparition des espèces animales
- Les activités humaines, telles que la destruction de l’habitat naturel, la chasse et la surexploitation des ressources, sont responsables de cette hausse alarmante des extinctions.
- De ces pertes résulte un déséquilibre et une dégradation de l’écosystème ainsi que de ses fonctions essentielles, allant jusqu’à provoquer la disparition d’autres espèces animales qui interagissent avec celles déjà éteintes.
- Le changement climatique a également joué un rôle dans l’extinction des espèces les plus vulnérables. Le réchauffement planétaire bouleverse leur habitat et les conditions environnementales nécessaires à leur survie.
Des actions nécessaires pour préserver la biodiversité
L’étude publiée dans PNAS rappelle l’importance de mettre en place des mesures pour protéger et préserver la biodiversité, tout comme lutter contre le changement climatique. Selon les chercheurs, cette mise en lumière du déclin rapide et massif des genres devrait inciter davantage d’actions pour renforcer la préservation de la vie sur Terre. Tous s’accordent pour dire qu’il est impératif d’enrayer l’effondrement mondial de la biodiversité.
Afin de lutter contre cette crise sans précédent, il est essentiel de :
- Réduire notre empreinte écologique en limitant la destruction des habitats naturels et en adoptant des pratiques plus durables pour l’exploitation des ressources.
- Mettre en place et soutenir des politiques visant à préserver et restaurer les écosystèmes ainsi qu’à protéger les espèces en voie de disparition.
- Engager davantage d’actions publiques et privées pour la préservation de la biodiversité, en particulier en s’appuyant sur l’enseignement et la sensibilisation.