Le directeur général de Société Générale, Slawomir Krupa, a dévoilé lundi son plan stratégique pour les trois prochaines années, mettant l’accent sur la réduction des coûts et l’augmentation des bénéfices dans un contexte de stagnation des revenus. Prendre la tête de la banque en mai dernier après le mandat de 15 ans de Frédéric Oudéa, Krupa s’est fixé pour objectif de transformer le groupe en une banque « robuste et durable de premier plan » après des années de résultats mitigés.
La troisième plus grande banque française par capitalisation boursière vise à augmenter considérablement son ratio de rentabilité des fonds propres tangibles (ROTE) d’ici 2026, passant de 5,6% à fin juin à une fourchette de 9% à 10%. Cette amélioration repose sur une meilleure rentabilité et une réduction des coûts.
Le groupe s’engage également à réduire son coefficient d’exploitation à moins de 60% d’ici 2026, par rapport aux 75% enregistrés au deuxième trimestre, avec une amélioration progressive prévue à partir de 2024. Krupa a souligné la simplification du modèle commercial, la renforcement du capital et la recherche de flexibilité, l’amélioration de l’efficacité opérationnelle, ainsi qu’une gestion rigoureuse des risques comme des éléments clés de cette stratégie.
Un autre objectif crucial est le ratio de fonds propres CET1, qui mesure la solidité financière de la banque. La Société Générale vise 13% d’ici 2026, presque égalant le 13,1% déclaré à la fin du mois de juin. Cela tient compte des nouvelles exigences de solvabilité introduites par les règles de Bâle IV, prévues pour entrer en vigueur début 2025.
La banque a également l’intention de réduire considérablement son exposition au secteur de la production de pétrole et de gaz, visant à une réduction de 80% d’ici 2030 par rapport à 2019. Ces nouveaux objectifs sont basés sur des prévisions de croissance annuelle des revenus comprises entre 0% et 2% en moyenne sur la période 2022-2026.
Cependant, la banque n’a pas encore fourni de détails sur la vente éventuelle d’actifs non essentiels, bien que Krupa ait précédemment déclaré son engagement à adopter une politique plus rigoureuse en matière de portefeuille d’activités. Le groupe a déjà signé des accords en vue de la cession de plusieurs de ses filiales africaines et examine la possibilité de vendre sa filiale spécialisée dans le financement des ventes et des biens d’équipement, SGEF, qu’il considère comme non essentielle.
Enfin, dans le cadre de cette nouvelle stratégie, la banque a annoncé des dépréciations pour ses activités africaines restantes, celles du bassin méditerranéen et d’outre-mer, ainsi que pour sa division Equipment Finance, totalisant environ 340 millions d’euros. La Société Générale semble donc être sur la voie de la transformation et de l’amélioration de sa performance financière dans les années à venir, sous la direction de Slawomir Krupa.