Achèvement du marché européen de l’énergie fin 2014, soutien aux investissements dans les énergies renouvelables et le nucléaire, exploration des gaz de schiste et des schistes bitumeux, lancement d’un nouveau plan en faveur de l’efficacité énergétique, le Conseil de l’Europe était consacré vendredi 4 février à la politique de l’énergie de l’UE.
L’Union européenne souhaite achever d’ici 2014 la construction du marché intérieur de l’énergie permettant à compter de 2015 la libre circulation du gaz et de l’électricité. Elle confirme l’objectif de réduire de 20% d’ici à 2020 sa consommation énergétique comparée à celle de 1990 (la moitié de l’objectif est atteint à ce jour), de même que celui de porter à 20% la part des énergies renouvelables (15,2% actuellement). Mais elle ouvre aussi la porte au nucléaire comme le souhaitait la France en encourageant les investissements dans les « technologies à faibles émissions de CO2 ». Elle recommande également de procéder à  » une évaluation «  de ses ressources en combustibles fossiles non conventionnels c’est-à-dire de gaz de schiste et de schiste bitumeux. Par ailleurs, la Commission présentera dans les mois prochains un nouveau plan d’action pour renforcer l’efficacité énergétique notamment dans les bâtiments, les transports et les procédés de production. Telles sont les principales conclusions du volet énergie du conseil de l’Union européenne qui s’est tenu vendredi 4 février à Bruxelles.

1 000 Md€ d’investissements

L’achèvement du marché intérieur nécessitera cependant un effort législatif des divers Etats membres qui n’ont pas encore transposé les directives en matière d’énergie. Des procédures législatives loin d’être achevées, elles. Par ailleurs, l’ouverture du marché suppose aussi d’interconnecter les réseaux entre eux. « Aucun État membre de l’UE ne devrait rester à l’écart des réseaux européens du gaz et de l’électricité au-delà de 2015, ni voir sa sécurité énergétique mise en péril par le manque de connexions appropriées » a insisté le Conseil. D’importants investissements semblent nécessaires en Europe, de l’ordre de 1 000 Md€ en 10 ans pour l’ensemble du secteur dont 200 Md€ pour l’interconnexion. Des coûts élevés qui « devront être pris en charge pour l’essentiel par le marché » pour être « ensuite récupérés par la tarification ». Les Etats devraient toutefois financer environ la moitié des investissements d’interconnexion des réseaux.

Des objectifs sans vraie contrainte

Avant même la tenue de ce Conseil jugé à haut risque pour l’environnement, plusieurs ONG affichaient un certain scepticisme quant aux conclusions à venir. Insistant sur l’importance de donner un caractère contraignant aux objectifs européennes, les Amis de la Terre estimaient que « les chefs d’État ne semblent pas en bonne voie pour recommander une plus forte législation en matière d’efficacité énergétique ». Le Réseau sortir du nucléaire prévenait quant à lui que « la France, avec le concours de l’Italie et de la République Tchèque, fait pression auprès du Conseil Européen pour que l’Union Européenne intègre le développement du nucléaire en lieu et place des énergies renouvelables ». Pour l’association, l’industrie du nucléaire cherche à « s’emparer des financements des énergies renouvelables ». Le fait est que l’Union a encouragé vendredi les investissement dans la filière en Europe.