Selon une étude menée conjointement par des chercheurs grecs, britanniques, néerlandais et américains, le changement climatique dû aux activités humaines a engendré une augmentation de 40% des précipitations en Grèce et de 50% en Libye. Les scientifiques du World Weather Attribution Group ont conclu que le réchauffement climatique a rendu les inondations dix fois plus probables en Grèce, Bulgarie et Turquie, et cinquante fois plus probables en Libye. Ils ont étudié le comportement de la tempête Daniel dans le climat actuel, c’est-à-dire un monde réchauffé de 1,2°C par rapport à l’époque préindustrielle.
Des inondations dévastatrices dans ces pays méditerranéens
Les inondations qui en ont résulté ont causé environ trente décès dans les pays de la région Grèce-Bulgarie-Turquie ; en revanche, pour la Libye, l’ONU mentionne un bilan de 11 000 morts.
La violence exceptionnelle des pluies libyennes
La dernière leçon tirée de cette étude est que les précipitations en Libye étaient particulièrement violentes et exceptionnelles et ne devraient pas se reproduire avant 300 à 600 ans. Pour la zone Grèce-Bulgarie-Turquie, il est probable que des précipitations soudaines et abondantes se produisent environ une fois tous les dix ans, d’où l’urgence d’adapter l’infrastructure à cette nouvelle réalité.
L’adaptation nécessaire des infrastructures face aux inondations
Il est donc crucial pour les gouvernements de ces pays de prendre des mesures immédiates pour renforcer les infrastructures existantes et en créer de nouvelles, afin de réduire les risques d’inondations et de protéger les populations. Parmi ces dispositifs :
- La construction de barrages et de digues, permettant de retenir les eaux de pluie et de réguler leur évacuation dans les rivières et canaux;
- Le renforcement des systèmes de drainage urbains, notamment en implantant des bassins de rétention d’eau ou en agrandissant les capacités des canalisations existantes;
- La mise en place d’une gestion intégrée des zones littorales, prenant en compte le risque d’inondation dans l’aménagement du territoire et limitant l’urbanisation dans les zones les plus exposées;
- L’élaboration de plans d’urgence et d’évacuation spécifiques à chaque région, incluant un système d’alerte précoce pour informer les populations en cas de risque imminent d’inondation.
Un phénomène lié au réchauffement climatique à l’échelle internationale
L’augmentation des précipitations et des inondations dans ces pays méditerranéens n’est pas un phénomène isolé, mais s’inscrit dans une tendance mondiale liée au réchauffement climatique. Les Nations Unies estiment que près de la moitié de la population mondiale vivra dans des zones exposées aux risques d’inondations d’ici à 2030. Dans ce contexte, lutter contre le changement climatique et adapter les infrastructures pour faire face aux conséquences déjà visibles du réchauffement deviennent des enjeux majeurs pour tous les pays.
La nécessité d’une coopération internationale pour lutter contre le changement climatique
Afin de limiter les impacts du réchauffement climatique sur les inondations et de préserver les équilibres écologiques mondiaux, il est indispensable de renforcer la coopération internationale, notamment dans le cadre des accords environnementaux tels que l’Accord de Paris.
- Mobilisation des ressources financières : Les pays industrialisés se sont engagés à mobiliser 100 milliards de dollars par an d’ici à 2020 pour financer les politiques de lutte contre le réchauffement climatique et les actions d’adaptation;
- Transfert de technologies vertes : Il est crucial de permettre aux pays en développement d’accéder aux technologies les plus efficaces et les moins coûteuses pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et développer des infrastructures résilientes;
- Renforcement des capacités : La formation, l’éducation et la sensibilisation sont des éléments essentiels pour accompagner les gouvernements et le secteur privé dans leur transition vers une économie faible en carbone et résiliente face au changement climatique.
Par conséquent, il est primordial que ces questions soient au cœur des discussions internationales pour préparer notre planète à affronter les défis du réchauffement climatique, notamment dans des régions déjà vulnérables comme la Grèce, la Bulgarie, la Turquie ou la Libye.