La Cour suprême brésilienne a donné raison aux peuples autochtones en rejetant définitivement la thèse dite du « cadre temporel », qui menaçait leurs terres et ouvrait la voie à la déforestation. Une victoire saluée par Kleber Karipuna, directeur exécutif de l’Association des peuples indigènes du Brésil : « Ce jugement est une réponse très importante aux menaces et à la criminalisation que nous avons vécues ces quatre dernières années », a-t-il déclaré.
Alliance des pays amazoniens contre la déforestation
- Pays membres : Brésil, Colombie, Équateur, Bolivie, Pérou, Suriname et Guyana
- Objectifs principaux : lutte contre la déforestation, préservation de la biodiversité
- Importance de la coopération internationale et régionale
Une justice favorable aux peuples autochtones
Le procès, entamé en août 2021, a été plusieurs fois suspendu avant que six des onze juges de la Cour décident de voter contre la thèse du cadre temporel. Pour rappel, cette thèse proposait de reconnaître comme terres indigènes uniquement celles occupées ou revendiquées officiellement en 1988, date de la promulgation de la Constitution brésilienne. Joenia Wapichana, présidente de Funai, une organisation publique de protection des peuples autochtones, s’est réjouie que « la justice soit du côté des peuples indigènes ».
Une dette impossible à payer envers les peuples indigènes
La juge Carmen Lucia a souligné l’impossible dette à payer envers ces communautés qui subissent depuis longtemps les conséquences de la déforestation et la destruction de leur habitat. La décision de la Cour suprême représente une avancée majeure vers la préservation des terres et des droits des peuples autochtones.
L’agrobusiness face aux limites imposées par la justice
La défense de la thèse du cadre temporel était portée par le puissant lobby de l’agrobusiness, qui invoquait la sécurité juridique pour les propriétaires fonciers. Cependant, cette pratique, qui favorisait la déforestation, se heurte désormais à une barrière légale conséquence de la décision prise par la plus haute instance juridique du Brésil.
Un nouvel élan pour la lutte contre la déforestation
Avec le rejet de la thèse du cadre temporel, la voie est ouverte pour une meilleure protection des terres autochtones et un renforcement de la lutte contre la destruction de la forêt amazonienne. En outre, cette décision prend une dimension encore plus importante lorsque l’on sait que d’autres pays d’Amérique du Sud ont récemment formé une alliance pour lutter ensemble contre la déforestation et préserver la biodiversité de la région.
Le plan anti-déforestation de Lula
Par ailleurs, au Brésil, Luiz Inácio Lula da Silva, candidat à l’élection présidentielle prévue en 2022 et principal opposant à Jair Bolsonaro, a annoncé un nouveau plan contre la déforestation en Amazonie. Ce programme ambitieux promet de mettre fin aux pratiques illégales et de protéger davantage l’environnement ainsi que les populations autochtones.
Conclusion : une victoire essentielle mais insuffisante
En conclusion, le rejet de la thèse du cadre temporel par la Cour suprême brésilienne est une victoire historique pour les peuples autochtones et un nouvel obstacle à la déforestation. Néanmoins, il ne suffira pas à lui seul pour endiguer ce fléau. Il appartient désormais aux gouvernements amazoniens et à la communauté internationale de redoubler d’efforts pour garantir la protection des terres indigènes et lutter avec efficacité contre la destruction de la forêt tropicale et de sa précieuse biodiversité.