Dégradation de la santé des forêts
Selon l’inventaire national forestier réalisé par l’IGN, la mortalité des arbres en France métropolitaine a connu une hausse significative, passant de 7,4 millions de m3/an entre 2005 et 2013 à 13,1 millions de m3/an entre 2013 et 2021. Cette dégradation est principalement due aux changements climatiques qui favorisent la prolifération de bioagresseurs tels que les scolytes, des insectes xylophages responsables de la dévastation des peuplements d’épicéas dans la région du Grand Est.
Des espèces particulièrement touchées
L’épicéa commun, essence résineuse la plus exploitée en France pour son bois de qualité utilisé en construction, est désormais la première espèce affectée par la mortalité devant le châtaignier et le frêne, d’après l’IGN. La production de bois d’épicéa est aujourd’hui inférieure à l’exploitation forestière et à la mortalité des arbres, en raison notamment des pratiques de coupes sanitaires menées pour limiter la propagation des scolytes.
- Epicéa commun : première espèce affectée par la mortalité
- Production de bois d’épicéa inférieure à l’exploitation forestière et à la mortalité des arbres
- Pratiques de coupes sanitaires pour limiter la propagation des scolytes
Une baisse globale de la croissance des arbres
L’étude montre également une diminution de la croissance des arbres, même dans les zones où les ressources en eau pour ces derniers sont censées être les plus élevées. Cette situation peut s’expliquer par des baisses plus importantes des précipitations en France. En termes de volume, la croissance a ainsi baissé de 4 %, passant de 91,5 millions de m3/an entre 2005 et 2013 à 87,8 millions de m3/an entre 2013 et 2021, selon l’IGN. La souffrance des forêts réduit leur capacité à absorber le CO2, entraînant un ralentissement de la fonction puits de carbone des forêts françaises qui représente 40 millions de tonnes de CO2 annuelles sur la période allant de 2013 à 2021.
Conséquence directe : un ralentissement de la fonction puits de carbone
- Baisses importantes des précipitations en France
- Diminution de la croissance des arbres de 4 %
- Fonction puits de carbone représentant 40 millions de tonnes de CO2/année entre 2013 et 2021
Perspectives d’avenir et mesures adaptatives face aux changements climatiques
Face à ces évolutions alarmantes, il devient nécessaire d’adopter des mesures pour préserver les forêts françaises et leur fonction de stockage du carbone. Parmi les pistes envisagées, on peut citer :
- Adapter la gestion forestière aux changements climatiques, notamment en favorisant une plus grande diversité d’essences, en encourageant l’utilisation de matériel génétique adapté ou encore en adoptant des techniques sylvicoles favorables à la résilience des forêts.
- Protéger les milieux naturels et restaurer les écosystèmes dégradés pour garantir leur rôle dans l’absorption du CO2 et la régulation des cycles de l’eau et des éléments nutritifs.
- Sensibiliser le grand public et les acteurs locaux aux enjeux liés à la santé des forêts et à l’importance de leur préservation face aux défis climatiques et environnementaux.
Un appel à l’action pour protéger nos forêts aujourd’hui et demain
En conclusion, il est primordial de mettre en place des stratégies de gestion et de conservation adaptées afin de préserver le patrimoine forestier français et ses multiples bénéfices environnementaux, économiques et socioculturels. Le temps presse, et nos forêts comptent sur notre mobilisation pour assurer leur avenir.