Il y a huit ans, les Nations Unies ont lancé les 17 Objectifs de Développement Durable (ODD) visant à libérer l’humanité de la pauvreté et à protéger notre planète. Ces objectifs, qui couvrent des centaines de cibles, vont de la réduction des inégalités sociales à la construction d’hôpitaux, en passant par la décarbonation rapide de nos économies. L’ONU souhaite ainsi mettre fin à la faim, offrir une éducation gratuite et de qualité pour tous les enfants, réduire de moitié l’extrême pauvreté et développer rapidement les énergies renouvelables d’ici 2030.
Bilan mitigé pour les ODD
Cependant, à mi-chemin de cette échéance, les résultats sont loin d’être satisfaisants. Le rapport sur les progrès accomplis dans la mise en œuvre des ODD publié en avril montre que seulement 12% des objectifs sont sur la bonne voie pour être atteints. En particulier, la lutte contre le changement climatique, la préservation des océans et la promotion d’une consommation responsable tardent à progresser.
La concentration de CO2 n’a jamais été aussi élevée depuis deux millions d’années, et plus d’une espèce sur cinq est aujourd’hui menacée d’extinction. De plus, les engagements de financement de ces efforts sont nettement insuffisants. D’après l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), ce montant s’élève actuellement à au moins 3,7 milliards d’euros. Le financement pour la lutte contre le changement climatique et la réparation des dommages n’est pas à la hauteur des attentes.
Des gouvernements peu impliqués
Malheureusement, les Nations Unies ne disposent pas de moyens efficaces pour contraindre les États à respecter leurs engagements financiers envers les ODD. Une étude publiée en 2021 révèle qu’il existe peu de preuves que les gouvernements mettent véritablement en œuvre ces objectifs.
En outre, Frank Biermann, professeur à l’Université d’Utrecht et auteur principal de cette étude, estime que les ODD constituent un risque : « Il y a un risque qu’ils deviennent une forme de greenwashing ou un cheval de Troie pour des pratiques non durables. » Les discours simplistes sur les ODD peuvent donner un faux sentiment de légitimité aux comportements non durables et permettre aux dirigeants d’entreprise de brandir les drapeaux colorés des ODD tout en privilégiant les profits avant tout.
Une approche trop dominante ?
Selon le professeur Karl Johan Bonnedahl de l’Université d’Umeå, les Objectifs de Développement Durable reflètent également une vision dominante de la crise climatique. Dans l’Agenda 2030, il est prévu d’atteindre un développement durable « dans ses trois dimensions : économique, sociale et environnementale – de manière équilibrée ». Cependant, cette approche pourrait être trop limitative pour répondre efficacement aux enjeux actuels.
Résultats encourageants malgré tout
Néanmoins, bien que les progrès accomplis jusqu’à présent soient insuffisants, certains résultats sont encourageants. Parmi les avancées notables figurent :
- Éradication de la pauvreté
- Lutte contre la faim dans le monde
- Action contre le changement climatique
- Protection de la biodiversité
Les ODD ont trouvé leur place dans les entreprises et les politiques publiques, mais il reste encore beaucoup à faire pour les atteindre d’ici 2030. Si des efforts considérables doivent encore être fournis par les gouvernements, le secteur privé et la société civile, il est important de continuer à travailler ensemble à la réalisation de ces objectifs.
Conclusion : il est temps d’agir
Pour garantir un avenir viable pour notre planète et nos sociétés, nous devons nous mobiliser dès maintenant. Les Objectifs de Développement Durable constituent un cadre essentiel pour orienter nos actions vers un futur plus équitable et respectueux de l’environnement. Cependant, les résultats actuels montrent qu’il est urgent d’accélérer nos efforts et d’innover dans nos approches pour parvenir à un développement véritablement durable.