Impacts environnementaux et sanitaires liés à la production de produits d’origine animale
Il est désormais bien connu que la production d’aliments d’origine animale tels que la viande, les produits laitiers et le poisson a des conséquences importantes sur l’environnement et la santé humaine. La surconsommation de viande augmente les risques de maladies cardiaques, de diabète et d’autres problèmes métaboliques. De plus, la production d’aliments d’origine animale génère des gaz à effet de serre, différentes formes de pollution et utilise de manière intensive les ressources terrestres et hydriques. Si l’on prend en compte ces externalités négatives, on se rend compte que la consommation de produits d’origine animale coûte très cher aux économies mondiales tout en ayant un impact sur les écosystèmes et la santé globale.
Une étude quantifie les bénéfices potentiels d’une diminution de la consommation de viande
Une étude publiée dans la revue Nature aborde cette question en quantifiant l’impact de l’industrie des produits d’origine animale. Les chercheurs ont ainsi pu estimer que les externalités négatives liées à la production et à la consommation de nourriture s’élèvent à près de 14 billions de dollars par an mondialement, chiffre équivalant au PIB de l’Union Européenne ou légèrement inférieur au PIB chinois. Parmi ces coûts, 6 billions de dollars sont perdus en raison de coûts environnementaux tels que l’acidification, l’éco-toxicité, l’eutrophisation, l’utilisation des terres, le changement climatique, la déplétion de la couche d’ozone et les particules fines polluantes.
En réalité, derrière chaque dollar dépensé pour l’achat de produits alimentaires se cachent près de deux dollars de coûts cachés. Or, ce sont principalement les aliments d’origine animale qui génèrent ces coûts énormes : la viande seule est responsable de 51 % des externalités négatives de l’industrie alimentaire, un chiffre qui monte à 70 % en incluant tous les produits d’origine animale.
L’impact des graisses saturées et additifs sur la santé humaine
Les produits d’origine animale ont également un impact significatif sur la santé humaine, notamment lorsqu’ils sont consommés en excès. Les acides gras saturés présents dans ces aliments ou les additifs présents dans les viandes transformées contribuent à la prévalence de problèmes de santé liés à l’alimentation, tels que le cancer, l’hypertension et les maladies métaboliques. Sans surprise, ce sont les habitudes alimentaires des pays développés – notamment en Amérique, en Europe et en Océanie – qui génèrent le plus d’externalités négatives, ces régions consommant davantage de produits d’origine animale.
Des scénarios pour réduire l’impact écologique et sanitaire lié à la production de viande
- Élimination de la viande rouge : réduction des émissions de gaz à effet de serre de 22 % et économie de près de 4 billions de dollars par an en coûts environnementaux et sanitaires.
- Suppression totale de la viande mais maintien de la consommation de poisson : réduction des émissions de 32% et économies supplémentaires de près de 2 billions de dollars.
- Adoption d’un régime végétalien : réduction de moitié des émissions globales du système alimentaire et économie de 7 billions de dollars en externalités, soit la moitié de toutes les externalités liées à la production alimentaire.
Ces résultats confirment ce que la Cour des comptes française a récemment souligné : la réduction de la production d’aliments d’origine animale est essentielle pour réaliser des transitions écologiques, sociales et sanitaires tout en économisant les dépenses publiques. En effet, en diminuant progressivement notre production et consommation de produits d’origine animale, nous pourrions réduire considérablement les externalités négatives liées à la production alimentaire et leurs coûts associés. Ainsi, un changement dans nos habitudes alimentaires pourrait avoir un impact majeur sur notre santé, notre économie et notre planète.