Un plan ambitieux en faveur des haies et de la biodiversité
Le gouvernement français a présenté vendredi un pacte visant à recouvrir le territoire d’environ 800 000 kilomètres de haies d’ici 2030, soit 50 000 de plus qu’aujourd’hui. Le ministre de l’Agriculture Marc Fesneau et la secrétaire d’Etat à la Biodiversité Sarah El Haïry se sont rendus en Bretagne pour promouvoir cette initiative. Ils estiment que non seulement il est nécessaire de planter des haies et des arbres, mais aussi de protéger ceux qui existent déjà et d’éviter leur dégradation due à un entretien inadéquat, par exemple lors du nettoyage des bordures de route.
Ces haies offrent de nombreux services à la nature :
- Habitat naturel pour de nombreuses espèces animales,
- Aide précieuse pour l’agriculture,
- Source de biomasse,
- Élément patrimonial.
Soutien et mises en garde de divers acteurs
« Ce plan ambitieux a le mérite d’impliquer toutes les parties prenantes avec des mesures incitatives et une feuille de route ambitieuse que nous soutenons », a commenté Willy Schraen, président de la fédération des chasseurs. La Confédération paysanne, quant à elle, appelle à ce que ce pacte valorise véritablement les haies, les arbres et l’agroforesterie dans nos campagnes.
Selon le cabinet de Marc Fesneau, « les haies font suffisamment consensus pour réunir autour de la table chasseurs, associations de protection de l’environnement, collectivités locales et agriculteurs » : tout le monde désire davantage de haies en France.
La responsabilité partagée entre le monde agricole et d’autres acteurs
Le ministère de l’Agriculture souligne que le monde agricole n’est pas le seul responsable de cet enjeu, car certaines haies relèvent également des compétences des entreprises ou des collectivités locales. « Sur les vingt mille kilomètres de haie perdus chaque année, il est estimé que 5 000 ont été arrachés par les collectivités locales ou les agriculteurs tandis que 15 000 se sont dégradés faute d’un entretien approprié », explique le cabinet du ministre à l’AFP.
Cependant, les haies fournissent de nombreux services :
- Elles sont des réserves de biodiversité,
- Efficientes contre l’érosion des sols et le ruissellement de l’eau,
- Stockent du carbone,
- Offrent de l’ombre pour le bétail.
L’importance des haies face au changement climatique
« Plus la crise climatique entraînera des événements météorologiques extrêmes, plus nous aurons besoin de zones tampons comme les haies pour retenir les sols utiles à l’agriculture », souligne Mme El Haïry. L’ambition du gouvernement est donc de « stopper l’hémorragie, c’est-à-dire stopper la disparition, et de recouvrir la France de 50 000 kilomètres supplémentaires d’ici 2030 », note le ministère de l’Agriculture.
Dans un communiqué, les associations LPO, France Nature Environnement, WWF et Humanité & Biodiversité saluent des objectifs de plantation ambitieux mais réclament de donner la priorité à la protection et à la valorisation des haies existantes.
Les étapes clés du pacte en faveur des haies
Pour mettre en œuvre ce plan d’action en faveur des haies, plusieurs étapes sont prévues :
- Établir un diagnostic permettant de mieux comprendre l’état actuel des haies en France et leur évolution,
- Mobiliser l’ensemble des acteurs, des agriculteurs aux collectivités locales, en passant par les entreprises, pour coordonner leurs efforts,
- Adapter la réglementation pour mieux protéger et valoriser les haies et favoriser leur plantation,
- Inciter financièrement les acteurs concernés à s’engager dans la préservation et le développement des haies,
- Assurer un suivi régulier de la mise en œuvre du pacte et de l’évolution des haies.
Si ce plan ambitieux est mené à bien et bénéficie d’un soutien consensuel, les paysages français pourraient ainsi profiter d’environ 800 000 kilomètres de haies d’ici 2030, au profit de la biodiversité, de l’agriculture et du patrimoine national.