Le marché automobile français déprime depuis six mois consécutifs. Et l’arrêt de la prime à la casse fin décembre ne devrait pas arranger la situation. Le mois d’octobre a confirmé la tendance : la baisse des immatriculations de voitures neuves s’est accélérée pour atteindre 18,7 % sur un an, à 171 449 unités, selon le Comité des constructeurs français d’automobiles (CCFA). Malgré ces chiffres, le gouvernement se veut rassurant.
Plusieurs voyants sont à nouveau dans le rouge dans le secteur automobile français. Les immatriculations reculent depuis mai, entraînées par la réduction de la prime à la casse, passée de 1 000 euros en 2009 à 700 euros en janvier, puis à 500 euros en juillet, avant d’être définitivement supprimée fin décembre. Sur l’ensemble des dix premiers mois de 2010, les immatriculations ont ainsi reculé de 1,4 % dans l’Hexagone. Les constructeurs français encaissent de plein fouet cette morosité avec une part qui s’élève à 54,7 %, soit un recul de 18,7 % sur un an. Même les véhicules qui avaient la côte il y a encore quelques mois n’échappent pas au phénomène. Les ventes de la marque à bas coûts Dacia du groupe Renault, encore en hausse de 31,7 % en septembre, ont accusé en octobre une baisse de 13,2 %. Certaines marques étrangères tirent toutefois encore leur épingle du jeu avec des ventes qui se maintiennent où augmentent comme chez le Sud-coréen Hyundai, le Japonais Nissan et l’Allemand Audi. Autre créneau dans le vert : les immatriculations de véhicules utilitaires légers qui enregistrent une hausse de 15,7 %.

Le soutien de l’État

Face à ces chiffres, le ministre de l’Industrie Christian Estrosi se veut rassurant. Selon le maire de Nice, « il n’y a plus de crise automobile ». Il explique les mauvais chiffres par la sortie « d’une phase de déstockage pour entrer dans une phase de relance de la production ». Le ministre n’a pas hésité à parler d’un marché « très soutenu » en 2010, avec un bond de 22% de la production chez les industriels en janvier-juillet en rythme annuel et de 20% pour les PME produisant des composants.
Pour conforter sa position, le gouvernement a annoncé mercredi des mesures visant à aider les petits sous-traitants de l’automobile à se moderniser et à se diversifier afin de s’adapter à la nécessaire conquête de marchés à l’exportation. Dix millions d’euros viennent d’être débloqués pour aider les Pme du secteur à faire un diagnostic de leur situation et les aider à se moderniser. Christian Estrosi a précisé qu’il restait près de 400 millions d’euros disponibles sur les 600 millions dotant le Fonds de modernisation des équipementiers automobiles (FMEA) mis en place fin 2008 pour aider en priorité les fournisseurs de rang 1, ceux qui traitent directement avec les constructeurs.