Face à l’enjeu climatique, la France prévoit d’accélérer le passage des dernières centrales à charbon existantes aux énergies renouvelables, en particulier la biomasse. Ce projet ambitieux et réalisable permettrait d’anticiper les changements majeurs dans le domaine de la production d’électricité et du chauffage urbain.

Emmanuel Macron annonce la conversion complète des deux centrales au charbon restantes

Au cours de son intervention télévisée, Emmanuel Macron a annoncé que la France arrêterait d’utiliser le charbon d’ici 2027, notamment en convertissant ses deux dernières centrales électriques au charbon en usines fonctionnant avec de la biomasse. Ces deux centrales concernées sont celle de Cordemais et Saint-Avold.

Entering a decisive phase as of today the Ecocombust 2 project in Cordemais

Le rôle crucial de la biomasse dans la transition énergétique

La biomasse représente une alternative durable et respectueuse de l’environnement pour répondre aux besoins en électricité sans dépendre du charbon. Les centrales électriques qui fonctionnent grâce à la biomasse utilisent principalement des résidus végétaux, des déchets domestiques ou encore du biogaz provenant de la fermentation de déchets.

Ces sources d’énergie renouvelable sont généralement disponibles en grande quantité et leur utilisation permet de réduire de manière significative les émissions de gaz à effet de serre.

• Reste deux centrales au charbon
• Conversion totale prévue d’ici 2027
• Biomasse comme alternative durable et renouvelable
• Réduction significative des émissions de gaz à effet de serre

Les avantages de la cogénération pour la production d’électricité et de chaleur

La biomasse présente également des avantages en matière de cogénération, c’est-à-dire la production simultanée d’électricité et de chaleur. Les centrales électriques à biomasse peuvent ainsi répondre aux besoins en énergie tout au long de l’année, quel que soit le jour.

Grâce à leur proximité avec les sites de production ou de stockage des matières premières, ces usines sont en mesure de fonctionner de manière continue et efficace. Cette capacité permet de garantir la sécurité de l’approvisionnement en énergie et de participer activement à la lutte contre le réchauffement climatique.

L’Ecocombust 2 project : mise en place d’une usine de granulés à Cordemais

Concrètement, le projet Ecocombust 2 consiste à créer une usine de fabrication de granulés sur le site même de la centrale électrique de Cordemais. Le gouvernement avait initialement lancé ce projet en 2015 en partenariat avec EDF et Suez, mais il avait été abandonné en juillet 2021 suite au retrait du groupe Suez et/ou face au coût élevé.

Dans sa nouvelle version, le projet prévoit de s’appuyer sur la société Paprec en tant que partenaire unique pour la production des granulés, tandis qu’EDF fournira les terrains et les brevets du procédé Ecocombust. Ce changement de localisation permet également d’améliorer l’impact environnemental global du projet, grâce à l’utilisation de combustibles solides de récupération pour la production de vapeur.

Le coût total du projet est estimé à 220 millions d’euros, avec un tiers de cette somme provenant de fonds publics français et européens dédiés à la transition énergétique.

Mise en œuvre progressive de la décarbonation de Cordemais à partir de 2023

L’ambition industrielle derrière ce projet repose sur une sortie progressive du charbon à Cordemais dès 2023. L’usine produira alors de l’électricité moins carbonée en utilisant jusqu’à 20% de biomasse comme substitut au charbon. Cette démarche permettra ainsi de réduire sensiblement les émissions polluantes tout en conservant une sécurité d’approvisionnement en énergie électrique.

Malgré certaines critiques concernant les rejets de particules fines ou les coûts d’investissement importants, la conversion des centrales au charbon en usines à biomasse représente une alternative réaliste et pleine d’avenir pour la France dans son parcours vers la neutralité carbone.

En conclusion, ce virage stratégique vers la biomasse s’impose aujourd’hui comme une nécessité impérative pour réussir le défi climatique et offrir un avenir énergétique durable à la population française.