Le Conseil de politique nucléaire, instance créée en 2008 et dont les travaux sont généralement très discrets, s’est réuni hier lundi 21 février en fin d’après-midi à l’Elysée. Ce conseil présidé par le chef de l’Etat en présence du premier ministre, des ministres des affaires étrangères, de la défense, de l’économie, de l’industrie, et réunissant les principaux industriels français de la filière (Areva, EDF, GDF-Suez, Alstom…), avait pour objectif d’examiner l’organisation de la filière française du nucléaire civil confrontée à une relance de cette industrie à travers le monde. Une des questions sensibles qui devait y être abordé, est celle du partenariat entre EDF et Areva alors que les relations entre les deux entreprises publiques ne sont plus au beau fixe depuis la nomination d’Henri Proglio à la tête d’EDF en novembre 2009. Parmi les dommages collatéraux occasionnés par les
« divergences » de vue entre ce dernier et son homologue chez Areva Anne Lauvergeon, figure l’appel d’offre manqué d’Abou Dhabi en décembre 2009 qui avait vu les dignitaires de l’Emirat préférer l’offre sud-coréenne à celle du consortium français.
Faire face aux nouveaux marchés émergents
Depuis le torchon brûle entre les deux groupes énergétiques, à propos par exemple de l’usine d’enrichissement d’uranium de Tricastin, EDF ayant menacé de passer commande au concurrent Russe d’Areva pour alimenter ses réacteurs. Mais le groupe nucléaire n’est pas en reste, qui développe Atmea avec Mitsubichi et GDF-Suez, mais sans EDF, un réacteur nucléaire de moyenne puissance adapté au marché de pays de taille moyenne. Bref, alors que dans les instances internationales la France pousse pour faire admettre le nucléaire civil au rang des énergies faiblement émettrices de gaz à effet de serre et que loi Nome va entrer en vigueur avec un prix de revente de l’électricité nucléaire d’EDF à ses concurrents à un tarif vraisemblablement plus bas que celui espéré par la compagnie, l’Etat veut remettre de l’ordre dans la filière française.