Un programme de rénovation pour un marché qui vaut plusieurs milliards d’euros : La SNCF s’est lancée dans un vaste programme visant à rénover ses trains régionaux (TER). Ce marché, qui représente plus de 2 milliards d’euros, permettra à la SNCF de travailler pendant une décennie sur ce projet. Après environ vingt ans, les trains sont entièrement remis à neuf et bénéficient ainsi d’une seconde vie de vingt années supplémentaires. Ce programme concerne principalement les automoteurs AGC – fabriqués par Bombardier entre 2004 et 2011 – et les trains TER 2N NG – trains à deux niveaux livrés par Alstom entre 2004 et 2011 – qui constituent 40 % de la flotte totale de TER. À ce jour, toutes les régions ont confié la rénovation de leurs trains à la SNCF, témoignant de leur confiance envers l’entreprise publique. Les régions se sont engagées à investir 2,1 milliards d’euros dans la rénovation de leurs TER, soit un potentiel estimé à 3 milliards d’euros. Ce marché suscite un intérêt croissant de la part des entreprises ayant elles-mêmes fabriqué les trains, comme Bombardier, Alstom, CAF… « Les constructeurs sont allés frapper aux portes les uns des autres« , note Xavier Ouin, le directeur industriel chez SNCF Voyageurs.
Le processus de rénovation : répondre aux attentes des régions
Le département équipement en charge de cette mission est une entreprise importante en soi, avec ses 8 400 employés et un chiffre d’affaires annuel dépassant 1,5 milliard d’euros. La SNCF compte sur ses dix centres techniques industriels répartis dans tout le pays pour mener à bien ces opérations lourdes. Le processus de rénovation suit toujours la même méthodologie :
- Le train est entièrement désassemblé ;
- Les pièces sont nettoyées et réparées si nécessaire ;
- Un traitement anticorrosion est appliqué à la carrosserie ;
- Les joints sont refaits ;
- La livrée est repeinte ;
- La chaîne de traction est vérifiée ;
- Les aménagements intérieurs sont modernisés.
Le centre technique de Bischheim, situé près de Strasbourg, connaît bien ces traitements de rajeunissement puisqu’il s’occupe depuis longtemps des TGV à mi-vie, les rafraîchissant ou les transformant en trains Ouigo. Les passionnés remarqueront que les rails ont disparu des ateliers : les voitures sont désormais transportées à l’intérieur du centre technique à l’aide de « movers », de grands chariots télécommandés capables de déplacer des charges de 60 tonnes. « Ce que nous voulions en confiant nos TER à la SNCF, c’est que l’investissement soit aussi utile à la région et bénéfique pour le développement de ce centre technique », témoigne Thibaud Philipps, vice-président du conseil régional chargé des transports.
Se préparer pour les trains de la prochaine génération
Au-delà du programme de rénovation des TER qui occupera la SNCF jusqu’en 2031, l’entreprise est d’ores et déjà intéressée par les équipements de nouvelle génération livrés dans les années 2010. Il lui incombe de rester compétitive et diversifier ses expertises pour répondre aux attentes des autorités régionales et offrir des solutions sur-mesure. L’investissement constant dans son savoir-faire permettra à la SNCF de se positionner en tant qu’acteur de premier plan dans le marché lucratif et stratégique de la rénovation des trains, tout en répondant au mieux aux besoins de ses clients et des régions partenaires. La modernisation du matériel roulant contribuera également à améliorer la qualité des services offerts aux voyageurs, consolidant ainsi la place de la SNCF dans le paysage ferroviaire français.